Site propre

De Avanti

Site propre

Un site propre, également appelé site protégé, désigne un aménagement consistant à permettre au transport public de circuler de manière distincte du trafic général, en particulier la voiture individuelle.

Pourquoi réaliser des sites propres ?

Le trafic routier ordinaire est le principal facteur de ralentissement du transport public. Outre le ralentissement général (vitesse), la caractéristique du trafic routier est qu’il est variable d’un jour à l’autre, selon les événements divers surgissant dans la ville (événements, déviations liés à des chantiers) ou selon la météo (par temps de pluie ou quand les températures sont basses, moins de gens désirent se déplacer à pied et se rabattent sur la voiture ou se font conduire).

Avoir une partie importante du réseau en site propre offre de meilleures chances de circuler dans des conditions favorables pour offrir un service attrayant (rapide et ponctuel), à l’instar du métro qui, grâce à ses tunnels ou ses viaducs, circule à 100 % en site propre et n’est à aucun endroit gêné par le trafic routier.

Définition et catégorisation

Le Code de la Route permet une multiplicité d’aménagements, avec une signalisation appropriée.

La définition la plus restrictive d’un site propre est lorsque seul le transport public est autorisé à y circuler. Aucun autre véhicule, point.

Une définition plus courante est lorsque que la voiture de monsieur/madame tout le monde n’y est pas autorisée, sans plus de précision. Cela permet de comptabiliser les voies strictement réservées au transport public, mais aussi celles partagées avec les cyclistes, avec les taxis, ou avec la circulation locale (définition de circulation locale au sens du Code de la Route).

Statistiques

Il n’existe actuellement pas de statistique reprenant complètement le pourcentage du réseau en site propre.

Sur le plan méthodologique, il se heurte à des questions de définition.

  • Faut-il comptabiliser comme site propre des aménagements du style bande de couleur ou réservation à la circulation locale ?
  • Les sites doivent-ils être comptés une seule fois ou doit-on y sommer le nombre de lignes ?
  • Bruxelles Mobilité a entrepris un inventaire, mais celui-ci ne correspond pas exactement au réseau de la STIB, puisque :
    • il n’y a pas de trace des infrastructures en Flandre, or il y a des aménagements
    • l’inventaire inclut des bandes bus bruxelloises comme la chaussée de Louvain côté Evere où circule uniquement De Lijn.

On estime que ± 76 % du réseau tram et ± 20 % du réseau bus de la STIB disposent d’une infrastructure en site protégé (estimation à fin 2019 ; le chiffre bus a probablement légèrement baissé en créant la ligne 56 car on ajoute de l’axe mais sans site protégé supplémentaire).

L’objectif généralement poursuivi est de faire croître ces valeurs.

Mais ceci ne doit pas occulter que la création de sites propres n’est qu’un moyen pour atteindre le réel objectif, qui est d’améliorer la performance du transport public (vitesse et régularité). À ce titre, si d’autres solutions permettent d’atteindre ces objectifs sans créer de site propre, elles sont bienvenues.

Performance comparée

Il est généralement admis que les sites propres physiquement inaccessibles aux autres véhicules sont les plus performants. Pour le tram, ceci concerne les voies engazonnées ou sur ballast, ainsi que les tunnels de pré-métro.

Les sites à contresens sont également assez bien respectés, l’impact visuel du panneau C1 étant très fort.

Les sites propres surélevés semblent avoir un côté dissuasif plus fort que les sites propres à niveau. Si le site propre est à niveau, un séparateur physique, tel que des potelets ou des bordurettes en pierre, semble également dissuader légèrement les automobilistes de l’utiliser ou de s’immobiliser en double file en espérant que les autres conducteurs les contourneront en roulant sur le site propre.

Les sites propres signalés par des panneaux bleus (F17 ou F18) ou les interdictions de circulation par le panneau C3 sont en général très insufisamment respectés.

Malheureusement, sur le plan méthodologique il est extrêmement ardu de démontrer ces constats au moyen de chiffres, ceci parce qu’à part de simples ouvrages de peinture, les réaménagements sont des travaux lourds qui s’accompagnent d’une refonte de l’espace public ou de la mise en œuvre de changements dans le plan de circulation d’un quartier, ce qui modifie les volumes de trafic et, de ce fait, ne permet pas de mener une analyse de type « toutes choses égales ».


Liste de types d’aménagements