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Économie des transports publics
Par économie des transports publics on entend ici les principales variables qui ont un impact sur le coût d’exploitation d’un réseau.
Pourquoi est-ce important ?
Dans les pays occidentaux, un réseau de transport public n’est jamais rentable, à plus forte raison lorsqu’il est demandé à ce réseau d’assurer une mission dite de service public, consistant à desservir toutes les parties d’un territoire, mais aussi à assurer des fréquences de passage soutenues, à différentes heures de la journée, tous les jours de l’année, ceci dans le cadre d’une politique de mobilité visant à opérer un transfert modal de la voiture vers les transports en commun.
Dans le même temps, les propositions d’augmentation du tarif des transports publics font l’objet d’une grande hostilité, car il entame le pouvoir d’achat d’une population dont une partie importante est paupérisée.
Pour ces différentes raisons, les réseaux de transport public ont vocation à fonctionner de manière structurellement déficitaire, et doivent équilibrer leurs comptes grâce à une dotation publique. Ce raisonnement prévaut dans tous les pays européens.
C’est important de s’intéresser à ces questions puisqu’il est également demandé aux exploitants de transport de ne pas être une charge excessive pour la collectivité – la dotation provenant de l’impôt des contribuables, alors que les villes sont confrontées à de multiples besoins – et de veiller à être exemplaires dans leur utilisation des moyens publics.
À cet effet, les autorités organisatrices de transport mènent différentes actions pour s’assurer de l’efficience des opérateurs : mise en concurrence avec attribution du marché au moins-disant, benchmarking sectoriel, audit interne, exigence de gains de productivité, etc.
Les déterminants du coût
On relève 5 déterminants principaux
Longueur du réseau
Plus une ligne est longue, plus elle sera chère à exploiter.
La longueur (en kilomètres) est un « proxy » pour le coût, car au sens strict, le coût est fonction :
- du temps de parcours (il détermine les heures de conduite payées aux conducteurs, et indirectement la taille de l’effectif de conducteurs) ;
- de la consommation d’énergie (largement déterminée par la longueur du trajet à parcourir, même si d’autres paramètres jouent, comme les pentes, le style de conduite et la possibilité de rouler de manière fluide)
- de l’usure des véhicules (qui évolue proportionnellement aux km parcourus)
Offre de transport
Le coût d’exploitation évolue en fonction du nombre de trajets à assurer. Pour simplifier, plus la fréquence de passage est élevée (ce qui est bénéfique pour les voyageurs, à savoir d’attendre moins longtemps et d’avoir plus de places disponibles), plus le système coûte cher.
En outre, les coûts de conduite varient selon l’heure de la journée. Si le personnel de conduite est payé à un taux horaire standard pour des prestations en journée, les prestations pendant le week-end ou les jours fériés, ainsi que tôt le matin et tard le soir sont payées plus cher. Ici aussi, pour simplifier, plus l’amplitude de service est élevée (ce qui est bénéfique pour les voyageurs, à savoir de disposer d’un réseau ouvert 7j/7 et à toutes les heures), plus le système coûte cher.
Vitesse commerciale
Le coût d’exploitation évolue de manière inversément proportionnelle à la vitesse commerciale.
Ainsi, contrairement aux paramètres de longueur du réseau et d’offre de transport où ce qui est le plus bénéfique pour le voyageur est le plus cher pour la collectivité, pour la vitesse commerciale les intérêts des voyageurs et de la collectivité sont convergents. Plus la vitesse commerciale est élevée (ce qui est bénéfique pour les voyageurs, à savoir que le temps de trajet est réduit), moins le système coûte cher.
Au sens mathématique, la vitesse commerciale (en km/h) évolue de manière inverse au temps de parcours (en minutes ou en heures, et que l’on trouve au dénominateur). Or, le temps de parcours d’une ligne détermine le nombre de véhicules en circulation (voir l’article temps de rotation), qui conditionne le coût.